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"Pour que la maternelle fasse école..." GFEN février 2014

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Le GFEN recevait samedi 1 février 2014 dans les superbes locaux de la Bourse du Travail de Paris Xème cent soixante dix participants et quelques chercheurs pour réfléchir ensemble à la mystérieuse alchimie de transformation d'un enfant en élève...

 

Si Jacques Bernardin, président du GFEN se félicitait dès l'introduction de lire le slogna du GFEN « tous capables » repris presque mot pour mot dans l'article 2 de la loi de refondation, il rapportait aussi les constats sévères de la DGESCO comme de l' IGEN, déplorant une « primarisation » de l'école maternelle...

Entre épanouissement et compétences, entre attentisme et dressage comportemental où placer le levier ? Ou plutôt quels leviers utiliser pour un nouvel élan et une transformation réussie de l'enfant-élève et de l'École ?

 

Elisabeth Bautier et Olivier Burger apportaient les premiers éléments de réponse et nous invitaient à des apprentissages qui ne sont pas au programme !

De la maternzelle jusqu'à l'université même, nombreux sont les apprenants qui se contentent d'une posture d'élève de façade, qui accumulent les années d'apprentissages sans accéder à l'émancipation.

L'objectif est donc de permettre à l'enfant de transformer son rapport au monde pour que celui-ci devienne un objet de savoir et de connaissance, de passer d'un univers d'actions et de sensations à celui des apprentissages et des intentions. L'école maternelle est le lieu privilégié de cette transformation qui apparaît très tot ou... pas du tout !

Devenir élève, c'est apprendre ensemble des choses qui n'existent pas ailleurs qu'à l'école, évaluées par un adulte.

L'axe des apprentissages s'inscrit dans la durée dans la récurrence et dans la systémisation. C'est progressivment que l'enfant passe de l'observation à la maniopulation exploratoire, sensorielle puis procédurale avant d'accéder à l'acitvité motivée par une intention d'apprentissage.

Pour cela, il doit apprendre à ressaisir dans son vécu ce qui sera pertinent et utile, il doit apprendre à le montrer, (par le langage) puis à l'utiliser pour une nouvelle construction cognitive.

Pour construire le monde entant qu'objet de connaissance, le langage est un outil-clé car il construit la pensée. Mais pas n'importe quel langage : toutes les verbalisations ne se valent pas : au delà des dimensions socilaes et affectives, subjectives, le langage interroge le vécu. Il permet les opérations mentales fondamentales comme la comparaison, le tri, le classement, la catégorisation, etc.

Supprimons le verbe « faire » de nos classes et construisons des catégories que nous nommerons sans craindre le lexique de l'écrit : Célestine est certes une souris familière, elle est aussi un rongeur, et un mammifère...

Le langage permet de décontextualiser, de sortir de l'ici et maintenant pour prendre du recul sur l'action et conscientiser les apprentissages.

Lors des lectures d'labums de littérature de jeunesse, au cœur de la différention sociale, les mots peuvent décrypter les implicites, faire comprendre l'intentionnalité – celle des personnages, mais aussi celle de l'auteur- , les états mentaux, déduire les inférences et chasser les non-dits.

Elisabeth bautier conclut en affirmant que rien de tout cela ne pourra se mettre en place sans une solide formation des enseignants.

 

Nous étions quelques enseignantes de l' ICEM-pédagogie freinet présentes dans la salle, venues là avec curiosité envie d'apprendre et désir de continuer à faire évoluer nos pratiques... Allions nous « devenir élèves » ?

Nous nous sommes souvent senties confortées dans nos pratiques mais en nous promettant d'inssister un peu plus sur tel ou tel aspect qui faisait écho en nous.

Comparer, c'est bien ce que nous encourageons avec le fichier « maths mat » en valorisant le « pareil-pas pareil ». C'est aussi la base de la MNLE quand les efnants interrognet le code de l'écrit à la recherche de repères familiers : « c'est comme... ».

Faire du monde un objet de connaissance, c'est bien aussi ce que font les collégiens de La Ciotat lorqu'ils créent et donnent à voir avec intetion, des productions plastiques.

Prendre du recul sur leur vécu c'est aussi la démarche des jeunes auteurs du reportage sur la ferme à paraître dans un prochain J magazine.

Mais avant (et parallèllement) de développer dans nos classes ces postures qui interrogent l'environnement de la classe et de l'école, nous avons à accueillir l'enfant, à le reconnaître en tant que personne, à lui permettre d'exprimer ses émotions, ses sensations, à respecter son besoin de bouger, de manipuler, d'inventer, …

L'erreur serait de croire que les deux aspects s'opposent alors qu'ils sont intimement liés, qu'ils se nourrissent l'un l'autre : il n'y a qu'à voir la jubilation et la lumière qui s'allume dans les yeux de l'enfant qui vient de découvrir quelque chose de nouveau à l'occasion d'une création mathématique par exemple ou le plaisir que les enfants ont à se gargariser d'un mot nouveau réputé compliqué comme « chrysalide ».