Elaboration des textes des enfants
Nous vous présentons les neuf premiers textes élaborés le lundi matin à partir du « Quoi de neuf ? ».
Très souvent les histoires ont été choisies car elles ont retenu davantage l’attention du groupe par leur sujet ou les émotions qu’elles véhiculent. Si ce n’est pas le cas, un vote tranche.
Alors, l’enfant dicte son histoire à l’adulte devant la classe.
Il est important de noter la part essentielle du maître au moment du « Quoi de Neuf ? » : il écrit mot à mot chacune des interventions des élèves. En effet, très souvent, l’enfant exprime ses émotions dans son premier jet, mais ne conserve que le déroulement des faits dans le second temps. Ces notes permettent de rappeler ce qui aurait été omis pendant la restitution devant le groupe qui est forcément moins spontanée.
Au moment de l’écriture, les mots jaillissent et c’est souvent le maître qui les organisent en phrases. Dans un souci d’apprentissage, chaque phrase sera écrite en groupes de souffle ou de sens qui correspondent presque toujours à des groupes grammaticaux.
Chaque groupe est réénoncé par l’adulte qui questionne les enfants sur ce qu’il doit écrire. La question du mot se pose alors : d’abord le découpage en mots, puis l’écriture du mot. Les enfants qui ont déjà travaillé en ce sens en maternelle restituent leurs connaissances. Le maître sollicite systématiquement leur participation, « Savez-vous écrire ce mot, l’avez-vous déjà rencontré, entendez-vous quelque chose que vous connaissez, où pouvez-vous le retrouver, etc. » . Il complète si besoin.
C’est alors que les enfants peuvent entendre certaines parties de mot déjà écrites et disent par exemple : « cousine, c’est comme coup ». Ces remarques sont notées sur une affiche qui sera complétée au fur et à mesure. Toute la phonologie sera étudiée de cette manière.
Ils apprennent qu’une phrase commence par une majuscule et se termine par un point.
Ils découvrent que certaines lettres ne s’entendent pas. Cette année, les enfants ont voulu répertoriés ces mots sur une affiche qui a bien sûr ensuite donné naissance à une affiche sur le pluriel, une sur les familles de mots et une sur le masculin/féminin. L’affiche sur les pluriels a permis de se poser la question du choix « nt » ou « s ». Ce qui implique d’aborder les notions de verbe et de sujet.
Ils découvrent qu’on peut entendre un même son sans écrire la même orthographe : cela va conduire à autant d’affiches que d’orthographes du son. La notion de famille de mots s’en trouve renforcée : le « en » de « intelligent » se retrouve dans « intelligence ».
Dans le cas de mots entiers, les enfants constatent que parfois une orthographe différente est porteuse d’un sens différent : « à la piscine » ou « on a fait ». ces remarques se notent sur le cahier d’expression et seront très utiles pour ancrer des notions grammaticales à partir du sens.
Dès le premier texte , les enfants sont confrontés au fait qu’un mot a sa propre orthographe qui s’est forgée au long des siècles. Pour lire rapidement et parce que chaque mot est porteur d’une histoire, chaque élève est obligé de respecter tout de suite l’orthographe. Cette obligation est corroborée par l’étude de xxxxx selon laquelle les enfants de CP/CE1 mémorisent la première vision de l’orthographe des mots. Ce n’est qu’en CM1 qu’ils peuvent revenir utilement sur une orthographe erronée.
Le fait que les textes portent une dimension affective renforce l’ancrage des références : toute la classe connaît le « en » de « en Algérie » du texte de Yasmine.
Cette méthode permet à chaque enfant de progresser à son rythme et son niveau de connaissance : savoir restituer une histoire, la découper en phrase, groupes , mots, syllabes, lettres.
Après cette écriture collective , après un travail de relecture et de mémorisation exigeante au mot près, des exercices de systématisation et des aides aux recherches sont mis en place dans la même logique d'interaction entre écriture et lecture.